Boxe : Ali Boom Ye , 50 ans après, retour sur l’événement qui a fait de la RDC le centre du sport mondial

Il y a 50 ans, la République démocratique du Congo devenait, le temps d’un combat, le pays le plus important du sport mondial. C’était le 30 octobre 1974. Initialement prévu pour septembre, le combat avait été reporté en raison d’une blessure de Mohamed Ali.

George Foreman, alors jeune champion du monde et vainqueur de Joe Frazier, devait affronter « The Greatest », Ali, dans un contexte où la situation raciale aux États-Unis était tendue, et où de nombreux Afro-Américains cherchaient à se reconnecter à leurs origines. Ce combat promettait déjà d’être historique. Mais comment en tirer le meilleur parti ? C’est là qu’intervient un promoteur de génie, Don King, qui propose aux deux combattants une bourse de 5 millions de dollars chacun.

En 1974, cette somme équivaudrait à environ 75 millions de dollars actuels. Mais il y avait un hic : Don King ne disposait pas de ces fonds et devait trouver un sponsor étatique. C’est alors que le Congo, devenu Zaïre, entre en scène. Le président Mobutu, désireux d’affirmer sa place sur la scène mondiale, accepte de financer cet événement.

Ce combat est entré dans la légende, car il incarnait un retour aux sources pour les Afro-descendants. Quoi de mieux que d’organiser ce choc des titans en Afrique, une première, en plein cœur de la jungle. La suite est connue : à Kinshasa, sous les projecteurs du monde entier, plus de 100 000 personnes suivent le combat depuis l’intérieur et l’extérieur du Stade du 20 Mai, tandis que des millions d’autres à travers le monde le regardent en direct. Le duel, qui commence à 4 heures du matin, s’achève au 8e round, à la 30e seconde, par un K.O. en faveur de Mohamed Ali.

Avec des bénéfices de 100 millions de dollars, ce combat a marqué l’histoire du sport et placé la RDC sur la carte des grands pays du sport. Pourtant, le pays n’a jamais su capitaliser sur cet exploit. Don King a souvent témoigné de la difficulté à rencontrer Mobutu pour organiser d’autres événements en 1977, 1982, et 1987, ou même pour la venue de Michael Jackson. Cinquante ans plus tard, la RDC a manqué l’occasion de valoriser cet héritage sportif, et reste aujourd’hui un pays qui peine à se projeter vers de grandes ambitions sportives. Inutile de mentionner la Francophonie… On parle ici d’événements de portée mondiale, d’envergure capable d’accueillir la Coupe du Monde de football, des Coupes d’Afrique des Nations, des Tours cyclistes, des soirées de boxe mondiale, et même des compétitions d’UFC.

Nous pensons que ministre des Sports, peut proposer que le 30 octobre devienne la Journée nationale de la promotion du sport pour le rayonnement du pays, et que les mois d’octobre, novembre, et décembre soient consacrés aux événements sportifs majeurs, sponsorisés par l’État, un peu comme ce que fait l’Arabie Saoudite avec sa « Riyad Season ».

Que vive la grande RDC, que vive le sport !

Mons Monsheju

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